Cameroun : fractures sociopolitiques et appel pressant à des réformes institutionnelles
Les lendemains de la présidentielle du 12 octobre 2025 révèlent un paysage social fragmenté, où les aspirations citoyennes à plus de transparence et de justice électorale se heurtent à des tensions persistantes. Les mobilisations récentes, les appels à la communauté internationale et les recompositions politiques traduisent une crise de confiance entre les institutions et une partie de la population.
Une jeunesse en quête de représentativité
Les journées de « villes mortes » initiées par Issa Tchiroma Bakary ont mis en évidence une mobilisation citoyenne multiforme, portée notamment par les jeunes et amplifiée par les médias numériques. WhatsApp, TikTok, Facebook et Twitter sont devenus des espaces d’expression politique, où se cristallisent les frustrations et les revendications. Cette dynamique révèle un besoin urgent de réformes institutionnelles au Cameroun, afin de garantir une gouvernance plus inclusive et une meilleure représentativité des différentes sensibilités régionales.
Fractures régionales et sentiment d’exclusion
Les disparités dans la mobilisation – forte à Douala, Bafoussam ou Garoua, plus faible à Yaoundé – traduisent des fractures sociopolitiques profondes. Elles interrogent sur le modèle de décentralisation, la gestion des ressources locales et le rôle des collectivités dans la construction démocratique. Le dialogue national et la réforme du système électoral apparaissent comme des leviers incontournables pour restaurer la confiance et renforcer la cohésion.
Justice électorale et transparence
Plusieurs formations politiques, dont le FCC de Jean Michel Nintcheu, ont interpellé l’ONU, l’Union Africaine et l’Union Européenne sur les conditions du scrutin. Elles dénoncent une militarisation de l’espace public, des arrestations ciblées et une absence de mécanismes de recours crédibles. Ces contestations soulignent l’urgence de repenser les institutions démocratiques, en intégrant des garanties de transparence, d’indépendance et de pluralisme.
Vers une refondation citoyenne ?
Au-delà des partis, c’est toute une génération qui réclame une refondation du contrat social. Les jeunes, les femmes, les acteurs de la société civile et les médias indépendants appellent à une nouvelle gouvernance, fondée sur l’écoute, la redevabilité et l’innovation politique.
Gontran ELoundou
Analyste Politique
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