Coupure d’Internet au Cameroun : entre silence officiel et colère citoyenne
Depuis le 22 octobre 2025, le Cameroun est plongé dans une panne numérique d'envergure, affectant l'accès à Internet, les appels téléphoniques et les services en ligne. Les réductions sont extrêmes, les vidéos impossibles à charger, et les plateformes numériques paralysées dans plusieurs grandes villes comme Yaoundé, Douala, Bafoussam et Garoua.
Face aux interrogations croissantes, MTN Cameroun a obligatoirement attribué cette perturbation à un incident sur le câble sous-marin WACS (West Africa Cable System). Ce câble, qui relie l'Afrique de l'Ouest à l'Europe via l'Atlantique, joue un rôle stratégique dans la connectivité Internet de plusieurs pays africains, dont le Cameroun. Il permet le transit des données internationales et soutient les infrastructures numériques locales.
Malgré cette technique d'explication, de nombreux observateurs restent sceptiques, évoquant une possible coupure volontaire liée aux tensions post-électorales. Le contexte politique tendu, marqué par le rejet des recours électoraux et l'attente des résultats définitifs, alimente les soupçons et les frustrations.
En réaction, les VPN (réseaux privés virtuels) ont connu une explosion d'utilisation, devenant le principal moyen pour contourner les restrictions et maintenir une connexion minimale. Les entreprises numériques, les médias en ligne et les services bancaires sont fortement impactés, mettant en lumière la dépendance du pays à une connectivité stable.
Cette panne soulève des questions cruciales sur la résilience numérique du Cameroun, la transparence des opérateurs et la gouvernance technologique en période électorale. Alors que le numérique est un levier de participation citoyenne, cette interruption interroge sur les droits d'accès à l'information et la souveraineté numérique nationale.
Gontran Eloundou
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