Croissance modérée mais soutenue : le Cameroun stabilise son économie en 2024

En 2024, l'économie camerounaise a enregistré une croissance du PIB de 3,5 %, selon les données de l'Institut National de la Statistique. Cette performance, bien que modeste, traduit une dynamique de relance progressive, portée par des investissements publics ciblés dans les secteurs de l'énergie, de l'eau potable et des infrastructures routières. Le gouvernement a notamment misé sur la réhabilitation des routes rurales et le développement de projets hydroélectriques pour stimuler l'activité économique et désenclaver les zones à fort potentiel agricole.

Cette croissance s'est accompagnée d'un ralentissement notable de l'inflation, qui est passée de 7,4 % en 2023 à 4,5 % en 2024. Cette croissance est le fruit d'une meilleure régulation des prix alimentaires, d'une politique monétaire plus rigoureuse et d'un encadrement renforcé des circuits de distribution. La Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) a joué un rôle clé en ajustant ses taux directeurs pour contenir la flambée des prix, tout en soutenant la liquidité des banques commerciales.

Le secteur primaire a également contribué à cette embellie, avec une progression de 1,3 %, notamment grâce à la bonne performance de la filière bois et à la hausse des exportations de cacao. L'agriculture d'exportation reste un pilier de l'économie camerounaise, mais elle fait face aux défis liés au changement climatique, à la logistique et à la transformation locale. Le gouvernement a annoncé de nouveaux programmes d'appui aux coopératives agricoles pour renforcer la résilience du secteur.

Dans le secteur secondaire, la relance de la SONARA (Société Nationale de Raffinage) et les investissements dans les zones industrielles de Kribi et Douala ont permis de soutenir la production manufacturière. Le retour progressif des investisseurs étrangers, notamment dans l'agro-industrie et l'énergie, témoigne d'une confiance renouvelée dans le climat des affaires. Toutefois, des efforts restent à faire pour améliorer la gouvernance, la transparence fiscale et la lutte contre la corruption.

Le secteur tertiaire, quant à lui, a bénéficié de la reprise des activités commerciales, du dynamisme des télécommunications et de l'essor du numérique. Les services financiers, les plateformes de paiement mobile et les PME du numérique ont connu une croissance soutenue, notamment dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala. Cette transformation numérique ouvre de nouvelles perspectives pour l'emploi des jeunes et l'inclusion financière, mais nécessite un accompagnement en matière de formation et de régulation.

En conclusion, l'année 2024 marque une étape de stabilisation pour l'économie camerounaise, avec une croissance modérée mais soutenue, un ralentissement de l'inflation et des signaux positifs dans plusieurs secteurs clés. Toutefois, cette dynamique reste fragile et dépendante de la consolidation des réformes structurelles, de la paix sociale et de la capacité à mobiliser des financements durables. Yapee.info continue de suivre les évolutions économiques du pays, en mettant en lumière les initiatives locales et les défis à relever pour une croissance inclusive.

Source:  INS

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La rédaction www.yapee.info