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Et si le fédéralisme communautaire était la solution ? Cabral Libii y croit pour 2025

À l'aube du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), revient sur le devant de la scène avec un programme politique ambitieux, structuré autour du concept de fédéralisme communautaire. À 43 ans, le député et ancien candidat de 2018 propose une refonte profonde de l'État, une décentralisation réelle et une gouvernance centrale sur les territoires.

Analyse de son positionnement politique

Cabral Libii   à l'observation peut être classé dans une tendance réformiste de centre-gauche, avec des accents souverainistes et communautaristes.

 Centre-gauche réformiste

   Il défend une refondation institutionnelle avec un contrôle présidentiel à deux tours, un mandat limité, et une suppression du poste de Premier ministre au profit d'un vice-président élu.    Il propose une réorganisation territoriale radicale fondée sur le « fédéralisme communautaire », visant à autonomiser les 58 départements et à rapprocher le pouvoir des citoyens.    Il met l'accent sur la justice sociale, la protection des libertés publiques, et la responsabilité citoyenne, des marqueurs typiques de la gauche réformiste.

Réformes institutionnelles et démocratiques

Le candidat du PCRN propose une série de réformes pour moderniser l'État. Cela passe par la mise en place du scrutin présidentiel à deux tours. La réduction de la durée du mandat présidentiel qui passera de 7 ans à 5 ans, renouvelable une seule fois. La suppression du poste de Premier ministre, remplacé par un vice-président élu. La mise en place d'un parlement monocaméral, avec une chambre consultative des anciens et patriarches (ce qui va créer des économies dans les dépenses publiques estimées à 12 milliards FCFA) La révision du Code électoral et le renforcement de la transparence dans la gouvernance.

Communautarisme assumé

Le concept de « primat des autochtones sur leur aire géoculturelle » dans son modèle fédéral soulève des débats. Certains y voient une tentative de valorisation des identités locales, d'autres une posture identitaire qui flirte avec des logiques conservatrices. Pour lui, il est important de tenir compte des spécificités culturelles et linguistiques locales. Mettre fin à la centralisation excessive et à la décentralisation « en trompe-l'œil ». Ce modèle de gouvernance territoriale, baptisé fédéralisme communautaire, est présenté comme une réponse aux frustrations régionales et aux blocages institutionnels.

 Justice, presse et libertés publiques

Cabral Libii s'engage à :

      Humaniser la justice et les conditions carcérales

      Réviser le statut des magistrats et personnels judiciaires

      Libérer la presse et protéger le syndicalisme

      Appliquer strictement l'article 66 sur la déclaration des biens

Ces mesures visent à restaurer la confiance véritable dans les institutions et à garantir un État de droit.

Souverainisme économique

Son programme inclut la libéralisation de l'économie, une souveraineté financière renforcée, et une volonté de réduire la dépendance aux institutions internationales ce qui le rapproche des courants souverainistes, parfois transversaux au clivage gauche-droite. Il propose sur le plan Macroéconomique la production de 500 MW d'électricité par an, soit 2 500 MW en 5 ans, via des partenariats publics-privés. La construction de centrales électriques pour renforcer l'autonomie énergétique. Cabral Libii considère la commune comme véritable levier de développement. C'est pourquoi il compte augmenter les dotations des collectivités territoriales décentralisées communales. Une dotation générale de décentralisation portée à 10 % du budget national (contre 0,3 % actuellement)

Éducation, langues et citoyenneté

Le programme prévoit :

      La création de trois instituts de langues nationales

      L'enseignement des langues locales dans chaque commune

      La révision du Code de nationalité pour permettre la double citoyenneté, sauf en cas de détournement de fonds publics

Cabral Libii défend une politique culturelle inclusive, valorisant les identités locales et la diversité linguistique.

En résumé, Cabral Libii incarne une gauche réformiste souverainiste, avec une forte volonté de rupture institutionnelle, de justice territoriale et de responsabilité citoyenne. Il se distingue par une approche pragmatique, parfois hybride, qui ne s'inscrit pas dans les clivages classiques mais qui tend clairement vers une gauche alternative et décentralisatrice. Son programme vise à libérer les énergies locales, à refonder le socle institutionnel et à réconcilier les citoyens avec l'État.

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